Il n’est pas étonnant d’apprendre que la prise d’opioïdes pour la première fois se produit fréquemment à la suite d’une chirurgie.
Les opioïdes sont devenus la catégorie incontournable de médicaments pour contrôler la douleur et, à la suite d’une chirurgie, de nombreux patients ont besoin de médicaments pour les aider à composer avec la douleur alors qu’ils se rétablissent d’une intervention. Cette situation a été documentée dans un important rapport préparé par Qualité des services de santé Ontario et publié en 2017 – qui indique que les chirurgies arrivent deuxièmes uniquement derrière les cabinets de dentiste en matière de pourcentage d’opioïdes prescrits aux patients n’en ayant jamais pris auparavant.
Aujourd’hui, 47 hôpitaux ontariens membres du Réseau d’amélioration de la qualité des soins chirurgicaux en Ontario ont lancé une campagne visant à réduire la quantité d’opioïdes prescrits par les équipes chirurgicales à la suite d’une chirurgie. C’est dans ces hôpitaux que se déroulent près de 80 % des interventions chirurgicales réalisées chaque année dans la province.
La médecine de couloir – des civières où sont alités des patients malades dans les corridors des hôpitaux – est l’une des représentations les plus choquantes des pressions exercées sur le système de santé de l'Ontario de nos jours. Nous savons que l’équivalent d’environ dix grands hôpitaux de 400 lits sont remplis au maximum de leur capacité chaque jour par des patients qui n’avaient pas besoin du niveau de services que les hôpitaux sont conçus pour fournir. Ces patients attendent une place plus appropriée en soins de longue durée, de réadaptation, en services de soins à domicile et d’aide à la vie autonome.
S’attaquer à ces problèmes et à d’autres problèmes du système exige une évaluation exacte de leur portée et de leur envergure. Chaque système de soins de santé a besoin d’évaluer sa situation afin de s’améliorer et que les Ontariens sachent si le système se dirige dans la bonne direction et si leur argent est utilisé à sa pleine valeur.
L’engorgement des hôpitaux et la médecine de couloir sont des réalités auxquelles est aujourd’hui confronté le système de soins de santé de l'Ontario. Le fait que ces réalités représentent à la fois une source et un symptôme des pressions exercées sur les patients et les cliniciens de première ligne met évidence la complexité des défis pour améliorer la situation.
Voilà l’un des principaux messages se dégageant de À la hauteur 2018, le rapport annuel de Qualité des services de santé Ontario sur le rendement du système de santé de la province.
Le rapport documente les effets en cascade de l’engorgement des hôpitaux, par exemple des temps d’attente plus longs avant une admission à l’hôpital depuis les services des urgences; des temps d’attente plus longs avant un transfert de l’hôpital vers d’autres types de soins – notamment des soins de longue durée ou des soins à domicile; un accès insuffisant à des soins e santé mentale et lutte contre les dépendances. À une époque où un nombre sans cesse croissant de patients ont des besoins médicaux complexes, ces facteurs de stress sur le système contribuent également à augmenter le niveau de détresse chez les aidants naturels non rémunérés.
Plus tôt cet été, Qualité des services de santé Ontario a remanié ses rapports publics sur les temps d'attente pour qu’ils soient plus faciles à consulter en plus d’ajouter des rapports sur les attentes entre le moment où les médecins de famille recommandent de consulter un spécialiste et la date du premier rendez-vous avec ce dernier ou un chirurgien, pour avoir une image plus complète de l'expérience de la patiente ou du patient.
Depuis, les données ont été utilisées à maintes reprises pour documenter la situation d'un hôpital par rapport au reste de la province. Depuis que les pages sur les temps d'attente ont été ajoutées au site Web de Qualité des services de santé Ontario, il y a eu près de 100 000 vues. Cette information continue de susciter beaucoup d’intérêt et on a recensé plus de 13 000 vues des neuf pages sur les mesures des temps d'attente entre la mi-novembre et la mi-décembre.
« La publication du premier rapport sur le Programme de gestion de la qualité concernant les visites répétitives aux urgences est pour moi un moment de grande fierté – Je suis fier de mes collègues et de ma discipline. »