Maladies cardiovasculaires
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  La maladie cardiaque et  l’AVC sont deux des trois principales causes de décès au Canada.1 Ces maladies, ainsi que  les décès qu’elles entraînent, sont hautement évitables. Les facteurs associés au  style de vie, comme le tabac, de mauvaises habitudes alimentaires et l’inactivité  pourraient être éliminés ou réduits afin de diminuer le risque de maladie cardiovasculaire.2 Il est utile de  surveiller les comportements nuisibles pour la santé pour identifier les  personnes les plus vulnérables et déceler les facteurs pouvant contribuer à l’incidence  et à la prévalence des maladies cardiovasculaires.3 Lorsque la maladie survient,  il existe des traitements, des interventions et des médicaments adéquats pour  la gérer4; toutefois, les objectifs  relatifs aux temps d’attente ne sont pas tout atteints pour diverses interventions  et les personnes victimes d’une crise cardiaque ou d’un AVC ne prennent pas  toujours tous les médicaments appropriés. On pourrait améliorer les résultats au  chapitre de la prévention, de la gestion des maladies, des soins de suivi et des  hospitalisations évitables.5 Il est important de  surveiller les temps d’attente pour les interventions cardiovasculaires et de  s’assurer que les patients prennent bien les médicaments qui leur sont  prescrits lors de l’évaluation des facteurs influant sur les réadmissions à  l’hôpital.6 Des taux élevés de  réadmission pourraient indiquer une mauvaise coordination des services ou un  manque de continuité des soins après la sortie de l’hôpital.7 
  Globalement, la situation  s’est considérablement améliorée au chapitre de la gestion des maladies cardiovasculaires,  mais il y a encore des domaines où l’Ontario peut s’améliorer, notamment en ce  qui a trait aux insuffisances cardiaques congestives (ICC).
  
    - Les temps d’attente pour  les interventions cardiovasculaires sont conformes aux délais prescrits pour la  plupart des patients, mais les résultats peuvent encore s’améliorer. En ce qui concerne les pontages  aorto-coronariens, les angiographies et les interventions coronariennes percutanées,  la vaste majorité des patients sont opérés dans les délais prévus. Il y a des  améliorations à faire pour les angiographies modérément urgentes (80 % étant  réalisées dans les délais prescrits) et pour les interventions coronariennes percutanées  modérément urgentes (87 % étant réalisées dans les délais prescrits). 
 
  
  
    - Davantage de patients souffrant  d’ICC prennent les médicaments appropriés, mais les résultats peuvent encore  s’améliorer. Les taux de  personnes souffrant d’ICC âgées de 65 ans et plus qui prennent des  bêtabloquants et des IECA/ARA s’établissent à 66 % et à 69 % respectivement.  La prise de bêtabloquants après une hospitalisation a augmenté au cours des  huit dernières années, ce qui est positif, mais la prise d’IECA/ARA après un  traitement à l’hôpital a diminué au cours de la même période. 
 
  
    - Les ICC continuent d’être  associées à des taux élevés de réadmission et les taux de mortalité restent stables. Environ 11 % des patients  qui souffrent d’ ICC retournent à l’hôpital dans les 28 jours. Plus du  tiers des patients réadmis  à l’hôpital pour une ICC décèdent au cours de l’année suivante. La situation  n’a pas beaucoup au cours des sept dernières années. 
 
  
  
    - Les taux de réadmission  et de mortalité dus aux crises cardiaques diminuent. Il y a eu une réduction  de 50 % des réadmissions dues aux crises cardiaques au cours des huit  dernières années. Plus de 1 700 Ontariens sont décédés dans les 30 jours  qui ont suivi une hospitalisation pour crise cardiaque en 2009-2010. Le taux de  mortalité continue de décliner depuis sept ans. 
 
  
    - Le taux de mortalité due  aux AVC s’est amélioré, mais il est possible de faire mieux. Environ une  personne sur sept victimes d’un AVC décède dans les 30 jours suivants. On  constaté une réduction de 18 % de cette mesure au cours des huit dernières  années. Seulement 30 % des personnes victimes d’un AVC souffrant de  séquelles reçoivent des soins de réadaptation à l’hôpital; pour les experts, ce  taux devrait être de 41 %. 
 
  
  
    -  On constate une baisse considérable du taux de  tabagisme, mais pas de progrès en ce qui concerne d’autres comportements  nuisibles pour la santé. Le taux de tabagisme a légèrement baissé, passant de 22 % en 2003 à  19 % en 2010. Toutefois, le taux des Ontariennes et Ontariens obèses est  actuellement de 19 % et la moitié de ces personnes ne font pas d’exercice  physique; les taux n’ont pas beaucoup évolué. 
 
  
    - Les personnes ayant un  faible revenu et peu d’instruction continuent d’avoir des comportements nuisibles  pour la santé. Les personnes les plus pauvres risquent davantage de faire  une crise cardiaque que les plus riches. Les personnes ayant un faible revenu  et peu d’instruction ont davantage tendance à fumer, à ne pas faire d’exercice  et à ne pas consommer suffisamment de fruits et de légumes que les personnes  ayant un revenu plus élevé ou plus instruites. 
 
  
  Questions que les  dirigeants et travailleurs du secteur de la santé devraient se poser :
  
    - Les pratiques recommandées sont-elles bien suivies? Les fournisseurs  reçoivent-ils une rétroaction sur la façon dont ils suivent les pratiques  recommandées? 
 
    - Les fournisseurs de soins primaires utilisent-ils des outils,  p. ex.,  une fiche médicale, pour  les insuffisances cardiaques ou les maladies coronariennes afin de surveiller  les patients et s’assurer que les médicaments et les tests appropriés sont administrés?  En ce qui concerne les patients nécessitant des soins de suivi ou une  surveillance plus étroite parce qu’ils ont de la difficulté à s’autogérer, est-il  possible d’insérer des alertes dans leur dossier médical? Les hôpitaux  utilisent-ils des outils tels que des prescriptions normalisées au moment de l’admission  ou des listes de vérification au moment de la sortie pour s’assurer que les patients  reçoivent tous les médicaments et tests recommandés? 
 
    - Les patients participent-ils à leurs soins? A-t-on vérifié s’ils ont  bien compris l’information qui leur a été donnée? Les encourage-t-on à  participer et à prendre leurs propres décisions au sujet de leurs soins? Surveillent-ils  des mesures importantes, comme la pression artérielle ou le poids (en cas de  crise cardiaque)? Leur a-t-on remis un plan d’action leur expliquant ce qu’ils  doivent faire ou indiquant qui appeler si leur état s’aggrave? 
 
    - Peut-on cibler des interventions visant à réduire les comportements  nuisibles pour la santé vers les personnes les plus susceptibles d’en  bénéficier?
 
  
  Questions que les personnes  victimes d’une crise cardiaque devraient se poser ou dont elles devraient discuter  avec leur médecin :
  
    - M’a-t-on prescrit les bons médicaments? (Acide  acétylsalicylique) (aspirine), médicaments pour réduire le cholestérol,  comme les statines, IECA/ARA et bêtabloquants en cas de crise cardiaque antérieure, d’artères  bouchées ou d’insuffisance cardiaque congestive.)
 
    - Mon état de santé fait-il l’objet d’un suivi adéquat : vérification  de la tension artérielle, examens périodiques du taux de cholestérol, et échocardiogramme  et surveillance quotidienne du poids (en cas d’insuffisance cardiaque  congestive)? 
 
    - Suis-je capable de reconnaître les signes avant-coureurs de l’AVC (faiblesse,  engourdissement, incapacité de parler ou d’écrire, double vision) pour pouvoir me  rendre immédiatement à l’hôpital, le cas échéant?
 
    - Quel est le taux optimal de tension artérielle ou de cholestérol? (Pour la  tension artérielle, le taux normal est 140/90, ou 130/80 pour les personnes  diabétiques et pour le LDL, « mauvais cholestérol », il est de deux  ou moins.)
 
    - Est-ce que je fais le nécessaire pour cesser de fumer, faire davantage  d’exercice physique, perdre du poids ou maintenir mon poids idéal? Quels sont  mes objectifs personnels? De quelles aides ai-je besoin— p. ex., conseils en  matière de nutrition, groupes d’exercice, aides antitabagiques et soutien des  amis et de la famille?
 
  
  
    
    
    
      3 Buttar HS, Li T, Ravi N. Prevention  of cardiovascular diseases: Role of exercise, dietary interventions, obesity  and smoking cessation. Experimental & Clinical Cardiology 2005;10(4):229.