Santé mentale
Hôpitaux
Soins de santé de longue durée
Soins à domicile
Soins primaire

 
  En Ontario,  les services de santé mentale sont assurés par quatre hôpitaux psychiatriques,  cinq hôpitaux spécialisés, 53 services de soins psychiatriques situés dans des  hôpitaux généraux, 359 programmes de santé mentale communautaires et 148 établissements  de soins spécialisés.1 Les personnes ayant des  problèmes de santé mentales ont accès à divers services, par exemple, soins  prodigués de spécialistes en santé mentale ou des médecins de famille ou participation  à des groupes de parole. La Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de  lutte contre les dépendances vise à intégrer et à renforcer les services de  santé mentale, communautaires et sociaux, à créer des environnements positifs  et des communautés inclusives et à promouvoir l’accès à des interventions et  des traitements précoces, afin de veiller sur la santé mentale tous Ontariens  et Ontariennes, jeunes et enfants compris.2 
  Mesurer et surveiller les  services de santé mentale et publier des rapports sur la qualité des services est  un moyen efficace de mesurer les progrès accomplis grâce à cette stratégie et  de déterminer les secteurs du système qui pourraient être améliorés. Toutefois,  il existe d’énormes écarts dans la capacité du système d’évaluer la qualité des  services fournis. 
  La Mental  Health & Addictions Quality Initiative (MHAQI), qui est dirigée  par quatre grands hôpitaux de soins psychiatriques et des dépendances de la  province (Centre de toxicomanie et de santé mentale, Ontario Shores Centre for  Mental Health Sciences, Centre de santé mentale Royal Ottawa et Waypoint Centre  for Mental Health Care), vise à partager les innovations au chapitre de  l’évaluation du rendement et de l’amélioration de la qualité et de renforcer la  présentation de rapports normalisés sur les soins psychiatriques et des  dépendances par les hôpitaux de la province. Au total, 12 indicateurs ont  été établis (d’autres sont en cours de mise au point) pour améliorer la qualité  des soins prodigués et faire preuve de responsabilisation et de transparence. D’autres  hôpitaux souscriront à cette initiative très prochainement.3,4 
  Le suicide, la dépression  et le manque de continuité dans les soins restent des sujets qui prêtent à préoccupation. 
  
    - Le taux de visites aux  urgences pour blessures intentionnelles diminue depuis quelques années; toutefois,  le taux de suicide est toujours le même. En 2010, il y a eu 86 visites aux urgences pour des blessures auto-infligées pour 100 000 personnes.  Les femmes et les personnes ayant un faible revenu sont les plus vulnérables. En 2008, il y a  eu plus de 1 000 décès attribuables aux blessures intentionnelles et  la situation n’a pas évolué au cours des huit dernières années. Le taux de suicide est incertain en  raison du manque du suivi, ce qui prête à préoccupation. 
 
  
  
    - Un grand  nombre de personnes ayant des problèmes de santé mentale ne reçoivent pas des  soins primaires de suivi après une hospitalisation. Près de quatre patients  sur 10 ne voient  pas leur médecin de soins primaires au cours de la période de 30 jours qui  suit une hospitalisation pour des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Il n’y a pas eu  d’amélioration au cours des quatre dernières années. 
 
  
    - Le taux de réadmissions  attribuables à des problèmes de santé mentale ne s’est pas amélioré au cours  des quatre dernières années. Environ une personne sur 10 qui sont hospitalisées  pour des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie est réadmise dans les 28 jours  qui suivent sa sortie de l’hôpital. Les taux ne se sont pas améliorés au cours  des quatre dernières années. 
 
  
  
    - Le nombre de personnes  atteintes de troubles bipolaires ou de schizophrénie a augmenté au cours des  10 dernières années. En 2009, il y  avait plus de 315 000 personnes diagnostiquées comme ayant des troubles  bipolaires et environ 115 000 personnes atteintes de schizophrénie. Un  suivi attentif des taux au sein de divers sous-groupes permettrait d’éclairer  les raisons de cette hausse et d’améliorer la situation. 
 
  
    - La dépression est un  problème important chez les personnes de santé fragile ou âgées. Vingt-six pour cent des résidents  de foyers de soins de longue durée (SLD) affichent de plus en plus de symptômes  de dépression et les symptômes de dépression se sont aggravés chez 16 % des  personnes recevant des soins continus complexes (SCC). 
 
  
  
    - Les résidents des foyers  de SLD affichent des symptômes communs de comportement inapproprié, comme l’agressivité,  l’agitation ou l’errance. Le comportement d’environ 14 % des résidents de foyers de SLD s’est  aggravé depuis leur dernière évaluation (en général, trois mois auparavant). 
 
  
    - Un grand nombre de  résidents des foyers de SLD et de personnes recevant des SCC prennent des antipsychotiques  sans que cela ne soit justifié. L’an dernier, 32 % des personnes recevant des SCC  prenaient des antipsychotiques sans que cela ne soit clairement justifié,  tandis qu’environ 3 % des résidents de foyers de SLD âgés de 65 ans  et plus ont commencé à prendre des antipsychotiques sans raison évidente. Ces  médicaments s’accompagnent de nombreux risques et devraient être évités dans la  mesure du possible. 
 
  
  Questions que les  dirigeants et travailleurs du secteur de la santé devraient se poser :
  
    - Examinons-nous les gens pour détecter les signes avant-coureurs de la dépression? 
 
    - Prescrivons-nous trop de médicaments antipsychotiques? Utilisons-nous  des méthodes non médicamenteuses pour traiter l’agitation, l’insomnie ou  l’anxiété? Proposons-nous aux résidents de foyers de SLD et aux personnes  recevant des SCC des activités sociales ou de counselling? Utilisons-nous des  stratégies comme s’adresser aux gens une phrase à la fois, maintenir le contact  visuel et l’atténuation des conflits pour éviter la frustration chez les  résidents des SLD?
 
    - Demandons-nous régulièrement au médecin ou au pharmacien d’examiner le  traitement médicamenteux et leur point de vue aux clients/résidents, familles  et membres du personnel?
 
    - Si nous avons un DME, assure-t-il le suivi de tous les médicaments  administrés? 
 
    - Que faisons-nous pour atteindre les populations les plus vulnérables  pour nous assurer qu’elles reçoivent le counselling dont elles ont besoin pour  réduire l’incidence des blessures auto-infligées? Faisons-nous le nécessaire  pour offrir des services tenant compte de la culture et de la situation  financière et familiale des gens?
 
  
  Questions que les gens  devraient se poser ou dont ils devraient discuter avec leur médecin face à  symptômes de maladie mentale : 
  
    - La personne (n’importe quel membre de la famille) affiche-t-elle des  signes de dépression? Que fait-on pour traiter ces symptômes? Si est en foyer de  SLD ou reçoit des SCC, l’environnement est-il  un facteur contributif? Que pouvons-nous faire  pour qu’elle participe aux activités ou se socialise davantage? 
 
    - Des dispositions ont-elles été prises pour qu’elle reçoive des soins de  suivi de son médecin de famille et d’autres services après une hospitalisation due  à un problème de santé mentale?
 
    - Prend-elle des antipsychotiques ou des somnifères (p. ex., Valium ou Ativan)?  Avons-nous demandé à son médecin si ces médicaments sont vraiment nécessaires  et s’il existe d’autres méthodes pour traiter l’agitation et l’agressivité?